Visite historique de Donald Trump en Corée du Nord
Dernière mise à jour : 30 juin 2019
Donald Trump avait donné rendez-vous sur la zone démilitarisée entre les deux Corées, un rendez-vous impromptu que le leader nord-coréen a accepté dimanche matin.
Donald Trump a rencontré le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, dimanche à 16 h 45 (heure locale, 8 h 45 à Paris) sur la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées. Puis le président américain a fait quelques pas sur le sol de la Corée du Nord, avant de poser aux côtés du leadeer nord-coréen pour les journalistes sur la ligne de démarcation. La rencontre a duré 50 minutes : c’est la première fois qu’un président américain foulait le sol nord-coréen.
Il a fait part au numéro un nord-coréen de sa volonté de l’inviter à se rendre aux Etats-Unis. « Cela se fera un jour ou l’autre », a déclaré devant la presse M. Trump, qui avait lancé avant l’entretien avec M. Kim qu’il « l’inviterait bien à la Maison Blanche ». « C’est un grand jour pour le monde », s’est-il félicité. Kim Jong-un a pour sa part déclaré que ce serait « un grand honneur » de recevoir le président américain à Pyongyang, espérant ainsi « surmonter les barrières ».
Via son moyen de communication préféré, Twitter, Donald Trump avait donné rendez-vous samedi au leader nord-coréen, un rendez-vous impromptu auquel Kim Jong-un a répondu favorablement ce dimanche, à 13 h 15 locales (6 h 15 à Paris). Le président sud-coréen, Moon Jae-in, participe également à cette rencontre.
Le suspense était à son comble dans la matinée. « [Kim Jong-un] en a très envie », avait assuré Donald Trump, dimanche matin, lors d’un discours à Séoul, sans préciser si le dirigeant nord-coréen avait ou non accepté l’invitation. Cela n’avait pas empêché les spéculations ; alimentées en partie par une agence de voyages qui annonçait que la DMZ était fermée aux touristes côté Nord pour la journée.
Cette rencontre est la troisième entre les deux hommes depuis leur sommet historique de Singapour en juin 2018, puis le rendez-vous raté de Hanoï, au Vietnam en février. Mais c’est la première fois qu’un président des Etats-Unis en exercice foule le territoire de la République populaire démocratique de Corée. Kim Jong-un lui-même avait traversé la frontière, en avril 2018, lors de son premier sommet sur la DMZ avec son homologue sud-coréen, Moon Jae-in.
Une « incitation économique » américaine possible Moon Jae-in, qui compte beaucoup sur une détente avec le voisin du Nord, s’est félicité que « la fleur de la paix se soit entièrement épanouie sur la péninsule coréenne ».
De l’avis des experts, cette rencontre ne devrait pas suffire à résoudre le délicat dossier de la dénucléarisation de la Corée du Nord, sur lequel achoppe le rapprochement avec Washington. L’administration américaine exige que Pyongyang renonce définitivement à son programme nucléaire avant d’envisager une levée des sanctions internationales, ce que le Nord refuse.
Selon Harry J. Kazianis, spécialiste de la République populaire démocratique de Corée au Center for the National Interest, un centre de réflexion sis à Washington, Donald Trump pourrait toutefois mettre à profit sa visite dans la péninsule pour offrir de « suspendre » une partie des sanctions onusiennes, en échange du démantèlement total par Pyongyang de son principal centre d’essais nucléaires de Yongbyon.
« Une telle formulation donnerait à la Corée du Nord l’incitation économique dont elle a besoin pour ranimer son économie, tout en donnant à Donald Trump une grande victoire diplomatique au moment où les tensions montent dans le monde entier, que ce soit avec les alliés ou avec les ennemis des Etats-Unis », observe-t-il.
source Le Monde /AFP/Reuters/Huffington post
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